Après un passage aux Beaux Arts de Bordeaux (33) et quelques expériences dans divers ateliers du sud de la France, je pars en Tunisie où je soutiens une thèse de 3ème cycle consacrée à la céramique. Le contact avec les potières Mogods du nord-ouest tunisien avec qui j'apprends la poterie modelée, celui avec les potiers traditionnels de Nabeul qui me forment à la terre vernissée ainsi qu' avec les potiers de Guelala (île de Djerba) est décisif. Tous m' apportent un autre regard.

J'installe mon atelier dans la banlieue de Tunis. J'y pratique la terre avec la curiosité comme fil conducteur. De la terre cuite enfumée à la terre polie, en passant par le nériage, les engobes, les émaux de basse température, les cendres de bois et le raku, de l' utilitaire à la sculpture, aux tablettes d'argile porteuses d'écritures mystérieuses, aux jeliz aux arabesques infinies, les constructions de fours à bois ou au gaz, essayant toutes les argiles que je trouve et découvre dans le sous-sol tunisien, les expériences se succèdent. Les essais multiples sur les matières m'amènent à la terre fondue puis au gré et au raku. Trente années ont passées, emplies du travail à l'atelier et de l'enseignement de la céramique mais aussi nourries par cette terre d' Ifryquia.

De retour depuis 2005 dans le fin fond du Lot et Garonne , à la limite du Gers et des Landes ,je fais toujours des sculptures en gré et raku mais je me consacre de plus en plus à cette technique dont j'ai découvert quelques exemplaires au Centre National de céramique d' Art de Sidi Kassem El Jelizzi ( Tunis) où j'enseignais : les lustres métalliques ou reflets métallisés*. Peut être que leur lumière et leurs reflets me manquent pour les fabriquer maintenant. Cette technique complexe porte en elle la poésie de ses origines et les mystères orientaux tels qu'ils nous sont rapportés par les Rubbayâts du poète Omar El Khayyam. Au fil des années, de cuissons en cuissons, les expériences se sont succédées se nourrissant des précédentes. Provoquant parfois le hasard, tentant de maîtriser un tant soit peu les éléments, l'aventure céramique se poursuit au fil des jours, au quotidien, toujours porteuse d'émerveillement.

* Voir galerie lustres pour l'historique et la technique.


Mon CV :

Myriam Cheltout, née à Agen (Lot et Garonne) en 1953.

  • DEUG d'Arts Plastiques à Bordeaux.
  • Expériences dans divers ateliers puis départ en Tunisie.
  • Maîtrise en Arts plastiques avec un mémoire consacré à la poterie modelée du nord ouest tunisien (1978).
  • Soutenance à L'ITAAUT de Tunis d'une thèse de 3° cycle en Esthétique et sciences des arts dirigée par le Professeur Bernard Teissèdre de la Sorbonne et intitulée: La terre et l'eau , l'air et le feu ou comment vivre le mythe du potier dans une pratique céramique,cette thèse comprend une pratique intégrée et s'accompagne d'une exposition personnelle à la Galerie des Arts à Tunis en 1987.
  • A partir de 1981 enseigne successivement les arts plastiques, l'histoire de l'art et la céramique à l'ITAAUT de Tunis, à l'Institut Supérieur d'Animation culturelle et au Centre National de Céramique d'Art de Tunis. Diverses expositions personnelles ou collectives se succèdent en Tunisie et à l'étranger.
  • Depuis 2005, installation dans le sud du Lot et Garonne avec un atlier pour pratiquer et enseigner la céramique.